Les évolutions des actifs financiers ont toujours été influencées par les nouvelles économiques et politiques mais le contexte général n’est jamais totalement positif ou négatif. En 2018 par exemple, plusieurs événements ont marqué les esprits : Brexit, guerre commerciale, ralentissement économique chinois, réforme fiscale américaine, élections italiennes, etc. Les opérateurs sur les marchés les interprètent parfois négativement, parfois positivement. Le concept du verre à moitié plein ou à moitié vide prend ici tout son sens…
Ces derniers mois, la volatilité a été importante. Les marchés financiers ont connu une baisse forte et brutale lors du dernier trimestre 2018 (entre -15 % et -20 % selon les indices) et un rebond prononcé dans la même proportion depuis début 2019. Le contexte politico-économique n’est pourtant pas fondamentalement différent au cours de ces deux périodes. De quoi rendre les épargnants franchement perplexes. C’est pourquoi nous vous invitons aujourd’hui à prendre un peu de recul et analyser la situation actuelle.
Etudier le passé n’est pas la garantie de connaître le futur mais cela permet de comprendre les leviers et mécanismes en cours. Au regard des principaux indices boursiers mondiaux, on peut localiser quatre dates durant les six derniers mois où des événements semblent modifier ou amplifier les évolutions :
- Début octobre
- Fin décembre
- Début janvier
- Fin janvier
En y regardant de plus près, on peut s’apercevoir qu’un homme fait l’actualité lors de ces périodes précises. Au risque de vous décevoir, il ne s’agit pas de Donald Trump, et pour cause celui-ci fait l’actualité quasi quotidiennement et la fréquence de ses épanchements sur twitter en limite aujourd’hui considérablement l’influence. Non, cet homme est Jerome Powell, le tout puissant Président de la Réserve fédérale américaine.
Début octobre 1, il a tenu un discours indiquant qu’il était prêt à poursuivre une politique monétaire moins favorable à la croissance car celle-ci était suffisamment robuste aux USA, ce qui a déstabilisé des marchés financiers déjà fragilisés. Après une ultime hausse des taux en décembre 2, il a retourné sa veste et modifié sa vision économique début 2019 3. Ceci a permis aux indices mondiaux de se reprendre sensiblement. Enfin, lors de son intervention fin janvier à l’issue de la réunion de la banque centrale américaine 4, il a mis fin à la politique de hausse de taux d’intérêt entamée il y a trois ans, les bourses ont alors poursuivi leur ascension tout au long du mois de février. Certes d’autres événements ont pu avoir des influences positives ou négatives ces six derniers mois sur les marchés financiers comme l’évolution favorable ou défavorable des pourparlers commerciaux entre les USA et la Chine. Mais aucun ne coïncide de manière aussi troublante avec les grandes inflexions des cours des indices mondiaux depuis un semestre. On peut même s’interroger sur le manque d’impact de la publication d’indicateurs économiques en berne, des votes du parlement britannique sur la mise en place du Brexit ou de l’échec du sommet entre les Etats-Unis et la Corée du Nord par exemple…
Finalement, il est rassurant de constater qu’à l’heure des algorithmes et des robots, les marchés actions fonctionnent encore naturellement sur leur principe de base. En effet, l’opportunité d’investir dans les actions doit être évaluée en comparant leur rentabilité attendue à celle des taux sans risque. Si ceux-ci montent, il est probable qu’un nombre important d’investisseurs les choisissent et délaissent les actions. Donc lorsque Jerome Powell, lors de ces dernières interventions, a annoncé la fin de leur hausse, il a simplement redonné tout son sens à l’investissement en actions. Nous nous laissons aveugler parfois par une somme d’événements et nous recherchons des explications toujours plus alambiquées alors que la Réserve fédérale américaine a une nouvelle fois été le principal moteur des marchés financiers… Fort de cette constatation, nous pouvons envisager une poursuite du rebond des marchés pour peu que les Etats-Unis et la Chine trouvent un accord commercial intéressant pour les deux parties et que l’économie mondiale retrouve son rythme de croisière (surveillons les prochaines publications économiques).
Dans tous les cas, il est toujours temps d’adapter vos placements au contexte d’aujourd’hui. Il y a toujours matière à améliorer vos perspectives. Nous nous tenons prêts pour vous accompagner, n’hésitez pas à nous contacter et nous ajusterons votre allocation d’actifs à la situation actuelle des marchés financiers en respectant vos contraintes et à vos objectifs.
Eugène Constant